Jeudi 6 Mars 2025 Sablayan
Combien pour la moto ?
Le frère d’Emily est là, en face de moi.
500 pesos me dit-il.
Bien, je vais pouvoir revenir à Siapo, et aller cette fois, un peu plus loin.
Que peut il bien y avoir au delà de l’endroit, où je me suis arrêté hier ?
Je pars faire tout d'abord, le plein du véhicule.
À la station service, un coq se fait choyer par son propriétaire...
Un bon massage et un sauna, juste avant de mourir peut être la semaine prochaine.....
Même sa crête a déjà été attaquée, lors d’un ancien combat.
Dans la rue de Sablayan, je repère un camion: Saint Joseph, commerce de poisson.
Moi qui en était resté à sa profession de charpentier....
Je prends comme hier, la direction du nord.
Sur le bord de la nationale, des grains de mais, sont mis à sécher, et...., aux traces de roues sur les grains, on peut remarquer que certains véhicules ne respectent absolument pas le travail des agriculteurs.
Je traverse sur des ponts, plusieurs grandes rivières.
et tourne à droite, juste à la pancarte m’indiquant la direction de Siapo.
Retrouver cet endroit en moto, est tout de même bien plus agréable qu’hier, même si la température est tout aussi infernale.
Je passe Siapo, et continue ma balade, exactement à l’endroit où j’avais particulièrement souffert de la chaleur.
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Je dépasse le repère où je m’étais arrêté, et continue un peu plus loin.
Je passe le carabao qui apprécie particulièrement l’ombre d’un arbre....
Et continue.... en moto, dans le cagnard...
Direction la montagne...
Que peut-il bien y avoir par là..... un village ????
Mais comment peut on vivre dans une telle fournaise ????
Et puis à un détour de la piste, je "tombe" sur un village....
Il y a un arbre que l’on ne voit pas sur la gauche, et qui donne un peu d’ombre. Sous l’arbre, un gars est assis, et me regarde.
" - Que faites vous là Sir ?..."
L’homme a un anglais plutôt bon. Je ne suis pas sûr qu’il soit Mangyan...
Je lui explique que je me promène et lui dis que je lis un document sur Siapo, et les villages mangyans.
Les habitants du village sortent petit à petit des maisons, les femmes et les enfants ensembles, et les hommes autour du gars avec qui je parle.
Tous se demandent ce que je fais là.
Je n’ai pas beaucoup de réponses à leur proposer.
Je sens un peu de méfiance...
Je demande au gars qui parle anglais, de traduire à la personne qui me semble être le chef du village, une demande d’autorisation de prendre quelques photos.
Le chef se montre réticent et finalement refuse.
Le gars qui parle anglais m’intrigue...
Il me pose des questions qui me font penser à une demande de renseignements. Et je me dis qu’il doit certainement être policier...
Je suis maintenant persuadé qu’il n’est pas du village.
On plaisante un peu, les hommes sont un peu moins crispés.
Le "peut être policier" me demande l’autorisation de me prendre en photo.
J’accepte aussitôt.
Pour moi, pas de problème....
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Un vieux mangyan accepte finalement d'être pris en photo avec moi.
Il a 91 ans, et porte plutôt bien son âge.
C’est tout ce que je pourrai faire ici. Dommage.
Je me dis que j’aurai peut être pu offrir de l’alimentation pour le village, mais je ne savais pas non plus que j’allai rencontrer un village dans cette zone désertique.
Je fais demi tour, et prends un moment la direction de Sablayan.
Puis m’arrête.
Le directeur du centre des visiteurs de Sablayan m’a laissé un petit mot pour me recommander auprès du capitaine Victoriano JUSTO. C’est, m’a t-il expliqué hier, un ami à lui.
Je suis étonné d’avoir le nom d’un gradé militaire qui, et j'en suis persuadé est celui qui m’avait interrogé un peu rudement, il y a 2 ou 3 ans.
Quelle erreur de confidentialité, et de sécurité...!!!
Mais bon...
Je me dis que je pourrai éventuellement aller voir et saluer ce capitaine connu.
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En rouge les casernes, et en vert, les villages mangyans connus.
Je vais en premier à Calamansian.
Des barrières bloquent la piste. Trop dangereux de prendre une photo.
Je suis interpellé par un jeune militaire, que je ne vois pas. Il me fait signe de m’arrêter à la porte en bambou de la caserne.
- "Où voulez vous aller Sir ?...
- J’aimerais voir le capitaine JUSTO."
Je sens le militaire étonné, et un peu plus reverencieux que lors de sa première question.
Je lui tends le papier que l’on voit au dessus de la carte.
- "Il n’est pas là Sir..."
Moi:
- "Il est à Pagasa ?
- Oui Sir !
J’ai l’impression que le fait de parler du capitaine, fait son effet.
On ne me demande pas mon passeport, ni une quelconque identité...
C’est le capitaine qui commande...
Je reprends mon scooter, et me dirige vers Pagasa.
La route vers le camp militaire est coupée...
On m’explique qu’il y a des glissements de terrain, et que je ne peux pas passer.
Même la lettre recommandée du capitaine ne fait pas d'effet...
C’est cette fois le demi tour, et le retour à Sablayan.
Tant pis...
Et tant pis pour vous....
Quand je regarde la fresque installée dans la petite ville de Sablayan, je comprends mieux le parcours des Mangyans, et de l’histoire de ces habitants...
La première partie de gauche, concerne l’époque des premiers habitants de l’île, et de leurs commerces.
Les Mangyans qui étaient déjà habitants de Mindoro au 12ème siècle, commerçaient avec les Chinois.
Tout est là sur l’image, les cascades, les montagnes, les animaux, les maisons sur pilotis, et l’habillement toujours d’actualité dans les villages des montagnes.
Remarquez la robe de la femme, comme des cerceaux dans un genre de rotin.
L’époque Espagnole.
Les Mangyans sont utilisés comme manœuvres, sans doute payés au lance pierre. Ils construisent les maisons des colons. Ils n’ont pas spécialement l’air d’être heureux.
Cette période a duré 4 siècles.
La dernière guerre mondiale et l’époque Japonaise.
C’est l’époque de l’enroulement de force dans l’armée, les Mangyans sont utilisés dans le renseignement, à cause de leur parfaite connaissance du terrain.
Ceux qui ne veulent pas collaborer sont emprisonnés, ou exécutés.
La dernière guerre mondiale, et l’époque américaine.
Les Américains ont pris la suite des Espagnols, pendant 1 siècle, les mangyans ont toujours été utilisés dans le renseignement et ont été relégués, loin des côtes, et plus à l’intérieur du pays.
Demain je retourne à San José: Cedric et Carole doivent arriver par bateau depuis la ville de Coron, sur Palawan, et je vais les retrouver, ou plutôt essayer de les retrouver.
À demain
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(Petite Parenthèse :
D’abord tout va bien, donc, pas de problème...
Par contre, voyager avec de la compagnie, et écrire un blog en même temps, est pratiquement impossible.
Et en plus, quand l’hôtel qui m’héberge, a un WiFi, très, très lent...
Il n’y a plus rien à faire...
Vive le numérique...
J’espère me rattraper prochainement, quand j’aurai enfin quitté mon hôtel pourri...
Stone house Ermita, de Manille.
Je vais leur faire une super réclame sur booking.com)
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