Vendredi 11 Avril 2025 vers Ha Giang
À un moment, le bus s’arrête, et il y a des échanges sonores à l’avant du bus.
Je n’ai pratiquement pas dormi...
Je regarde mon GPS..., Nous sommes bien arrivés à Ha Giang.
Il est 4h du matin.
Je range mes affaires rapidement.
Les gens eux aussi n'ont pas dormi, et ils ne savent pas trop où ils sont, ni ce qu’il leur arrive...
Le chauffeur semble pressé, il a un planning à la main (!!!???) et il semble dispatcher les voyageurs.
Combien de personne doivent descendre à tel endroit, et combien à d'autres endroits...
C'est incompréhensible...
Je vois rapidement à l’extérieur dans le noir, un petit bus stationné, autour duquel des personnes sont en train de s’affairer...
Sur son pare-brise j’apercois: HA GIANG - MEO VAC.
Je rassemble rapidement mes affaires, et me dirige vers la sortie.
Le chauffeur me fait fermement signe de retourner à ma place, et me crie juste: five....
Quoi ? five !
On ne peut pas vous apprendre trois mots en anglais ici, quand vous conduisez un car...
Je suis furieux.
Les gens se lèvent maintenant tous dans le bus, inquiets, ils ne comprennent pas ce qu’ils doivent faire devant les injonctions du chauffeur.
Ce dernier est juste pressé de livrer sa cargaison...
Le reste, il s'en moque...
Je décide moi, de sortir d’ici, marre de ces incapables...
Le petit bus à l'extérieur, m'attend...
Je m’asseois sur un siège, je suis le seul ”touriste”.
Nous attendons d’autres voyageurs une petite demie heure, puis nous nous en allons.
Il fait encore sombre dehors, et je fini par m’endormir par petits moments...
Nous atteignons Meo Vac au milieu des montagnes de l’extrême nord du Viêtnam, vers 8h du matin...
On me laisse au début de la petite ville...
J’ai du mal à me rappeler de l’organisation des rues...
Une artère principale qui descend légèrement vers une grande place, et un marché couvert.
Il y a de nombreux hôtels, plutôt mastocs...
Les chinois sont passés par là...
Je me trouve un hôtel (chinois) avec la possibilité de louer une petite moto.
Super...
Je pars sans attendre à la redécouverte de cette petite ville.
Le marché...
Curieusement vide...
On y trouve de tout, mais aucun acheteur...
À un endroit, un petit alphabet pour les enfants m’intrigue.
J’ai vraiment l’impression que la langue vietnamienne est constituée d’une juxtaposition ordonnée de syllabes...
Et ce qui me semble curieux, c’est la syllabe "con", "dans Con gà" par exemple.
Elle réapparaît à chaque fois que l’on veut parler d’un animal...
Intéressant...
Je continue ma promenade dans ce marché, pratiquement vide.
Je cherche quelque chose à manger...
Il y a plusieurs restaurants dans ce marché sans public, avec des genres de grands chaudrons ou marmites...
Un marché de sorcières...???
Je me prends un Pho Gà...
Rien à voir avec celui de Caroline à Bidos, qui est nettement meilleur.
Celui là, à un goût de cochon sacrément prononcé...
Je vois dans mon bol des morceaux de gras, que je préfère laisser de côté.
Si si, c’est à l’intérieur du marché couvert..., et il y a plusieurs cuisines comme cela...
Un autre endroit, dans l’immense marché couvert...
Un gallinacé noir, à l’air farouche...
Tout est dans le regard...., trouble, interrogateur...
La même famille, après une transformation radicale... (trumpisation)
Et là, ils ne font plus autant les kékés quand ils sont déshabillés...
Un peu plus loin, des vêtements traditionnels.
Dans un coin, une vieille femme fume...
Il est remarquable que les fumeurs mettent toute leur bouche dans l’ouverture en bambou, et qu’ils ne tirent qu’une à deux bouffées à la fois, pas plus...
Quand au tabac, même si j’ai souvent vu à côté d'eux une poche de tabac, la région a eu, et cultive encore maintenant sans doute, du pavot...
La grande et récente attraction ici, est le tour loop.
Cela fait au moins trois fois que je viens par ici, et le tour loop, est pour moi, la cerise sur le gâteau...
La plupart du temps, les touristes, jeunes, ne sont pas bien équipés, et quand il pleut, c’est bien sûr mouillé, et il fait froid...
Pendant au minimum 320 kms...
On peut grelotter, et surtout on ne peut s’arrêter, que quand tout le monde s’arrêtent...
Chaque touriste à un conducteur vietnamien obligatoire que l’on doit nourrir, loger, et qui roule parfois souvent, comme au Vietnam....
Inutile de vous faire un dessin...
On serre les fesses une bonne partie du parcours.
L’après midi, j’assiste à la énième répétition d’une cérémonie propagandiste communiste classique, qui doit être interprétée ce soir...
Ou peut-être également d’autres soirs...
À l'infini...
Quel courage pour ces jeunes !
Après 2h de répétitions, tout le monde s’arrête, et l’on se prépare pour en remettre une couche ce soir; cette fois devant la foule, et sous les projecteurs...
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J’ai justement, moi, un peu de temps ce soir...
Et j’entends de la musique à l’extérieur, alors rien de tel qui ne puisse m’attirer...
Je vais sur la grande place de Meo Vac, et assiste à 30 minutes de ce que j’ai déjà pu apercevoir cet après midi pendant 2 heures...
Et je remonte ensuite une rue tranquille sur 300 mètres, au bout de laquelle, je crois apercevoir une grande tente éclairée...
Il y a là de nombreuses petites motos, et il y a bien quelque chose comme un petit chapiteau éclairé...
Le tout est adossé à une petite maison, éclairée elle aussi.
Il y a à l’intérieur de cette maison, un orchestre...
Je m’approche...
Ose passer une tête par la porte...
L’orchestre est à droite de l’entrée. Chaque musicien, ils sont 6, a, sur une table devant lui, un petit verre, que je pense être rempli d’alcool.
L’orchestre est composé d’instruments à vent traditionnels, et les musiciens jouent une musique criarde, particulièrement désagréable et nasillarde...
Derrière la porte d’entrée, donc devant moi, une tenture composée de dizaines de longues bandes de papiers blancs découpés.
Aussitôt, me vient à l’esprit, la couleur blanche...
La couleur ici, de la mort, et du décès...
Un grand gaillard s’approche de moi, et m’explique par traduction sur son smartphone, qu’un ami à lui vient de décéder...
C’était un gars intégre, et formidable, et maintenant, il n’est plus là...
Le gars qui me dit cela est au bord des larmes.
Je range mon appareil...
Dehors, deux cochons allongés sur une table, sont dans un sale état. Ils vont bientot pouvoir nourrir la bonne centaine de personnes qui attendent de pouvoir manger.
Une chose m’impressionne de suite, c’est la façon étonnante qu’ont les hommes de se saluer entre eux...
Ils se prennent les deux mains, et font une sorte de demie genuflexion de la jambe droite, puis se relèvent, et font aussitot une nouvelle demie genuflexion de la jambe gauche...
Devant la maison, à un endroit un peu abrité, il y a une photo de la personne décédé, et des personnes viennent se recueillir, avec deux, trois bâtons d’encens allumés dans les mains.
Dommage pour le manque de photos durant cet événement, mais je ne le sentais pas...
Demain, une balade en moto....
À demain.