Lundi 12 Mars 2012 LUANG NAMTHA Laos
À 7h30, je suis chez le loueur de moto.
Je prends une petite Honda toute rouge, 100 cc.
J'ai en poche la carte de tout le tour de la ville de Luang Namtha.
Je prends d'abord à l'ouest puis vers le sud, une route caillouteuse, et poussiéreuse.
La route est en construction, et je vois à un endroit, le goudron chauffer dans de grands fûts posés sur la terre, et sous lesquels on a installé des feux de bois.
Plus loin, deux petites entreprises fabriquent des briques en terre.
À un moment, un grand stupa.
Je regarde ma carte, je suis au bon endroit.
C'est là que je suis passé il y a deux ans, et normalement en continuant la route de droite, je dois me diriger vers le village Akha que je connais, douze kilomètres plus loin.
Je passe un petit gué, puis commence la montée.
La piste est défoncée, et je ne roule pas très vite.
Le paysage, constitué d'arbres calcinés, est d'abord désolé. Puis la forêt et sa végétation luxuriante.
Après presque une heure de cahots ininterrompus, je passe un petit col, puis m'arrête dans le premier virage.
Le village est là, en contrebas, magnifique.
Il n'est pas indiqué sur la carte qu'ont la plupart des touristes, et ça, c'est une chance.
Le seul progrès en deux années, me semble être l'électricité; il n'y avait auparavant que de petits panneaux solaires sur chaque maison qui devaient être utilisés pour avoir un peu de lumière blafarde le soir.
Aujourd'hui le village est relié au réseau.
Pour ma visite j'ai prévu une cargaison de petits gâteaux, ainsi que des billets de 1000 et 2000 kips (10 et 20 centimes d'euros)
Les gâteaux sont pour les enfants qui ne manquent pas de s'agglutiner autour de moi.
Les billets sont plus pour les adultes.
Des cochons sangliers courent partout, d'autres se reposent à l'ombre des maisons sur pilotis.
Le sol sous les maisons est très sec, et il n'y a pas d'herbe. Tout a été mangé par les poules, les canards...
Les gens sont enthousiastes en me voyant, et les enfants courent après moi en riant..
Je croise beaucoup de femme Akha, torse nu, avec leur magnifique coiffe traditionnelle.
"Est ce que je peux prendre une photo?"
Je vois qu'elle m'y autorise, et profite de l'occasion.
A un autre endroit, une jeune femme me fait signe de venir chez elle.
Je monte un escalier, les marches sont en bambou.
Sur la "terrasse" (en bambou également), je vois un homme allongé. Il ne doit pas avoir plus de quarante ans.
Accroché à une poutre au dessus de lui, un sachet en plastique. Il a une perfusion.
Il me montre son estomac, et sa gorge.
Il a l'air mal en point, et semble souffrir...
Un autre gars est allongé à quelques mètres de lui. Il a les yeux ouverts vers le haut dans le vague.
Est ce l'opium?
Est ce le chanvre?
Je quitte la maison, après avoir serrer la main du malade.
Je pense que sa vie n'ira plus très loin.
Ce n'est en tout cas pas lui qui creusera le trou de la sécu...
Comment ont-ils pu se débrouiller pour avoir une perfusion?
A t-il été à l'hôpital, et avec quels moyens?
Difficile de répondre!!!
Je fais un dernier tour, puis rejoins mon scooter.
C'est vraiment un endroit que j'aime!!!
Je redescend vers la vallée, et passe dans un petit village avec un peu d'ombre, des tables et des bancs.
C'est ici que doit avoir lieu le marché le matin.
Je décide de faire une pose, particulièrement pour mes fesses.
Je m'assois, en face d'une beerlao fraiche.
Une jeune femme s'approche de ma table, et s'assoit à coté de moi.
Elle parle un peu l'anglais...
Nous discutons tranquillement...
Puis je m'aperçois qu'elle est tout de même bien proche de moi; sa cuisse est contre la mienne... son bras, contre mon bras...
Un peu familière la nana!!!
Quand elle me propose de venir manger, (je suppose chez elle), je décide de repartir.
Je passe dans plusieurs villages.
Au bord d'une forêt, un cimetière traditionnel.
Je prends des photos.
Il y a deux crânes de buffles certainement sacrifiés, à la périphérie d'une tombe.
Un paquet de graines de tournesol, un parapluie, des chemises suspendues, une jupe traditionnelle pliée.
Un panier, un oreiller, une chaussure, un casque de moto.
Tous des objets ayant appartenus au défunt.
Je termine ma promenade par un temple bouddhiste, et une cascade au fond d'une petite vallée...
Je rends ma monture à moteur, fier de ma journée.
A demain
